Rod Jones, PDG du Groupe CSL, témoigne devant le Congrès des États-Unis

4 mars

2014

La nouvelle règle onéreuse de l’EPA sur le carburant maritime va augmenter la pollution de l’air et encombrer les routes

WASHINGTON – Les leaders du Congrès ont entendu mardi les interventions des représentants de l’industrie du transport maritime Rod Jones, président et chef de la direction du Groupe CSL, et Bill Terry, président et chef de la direction d’Eagle Rock Aggregates, à propos d’une exigence nouvelle et bien intentionnée de l’Environmental Protection Agency (EPA) concernant le carburant maritime, exigence qui doit prendre effet en 2015 et dont la conception imparfaite risque fort d’augmenter la pollution atmosphérique côtière et les coûts de navigation, en plus de faire grimper les prix d’expédition des compagnies qui dépendent de l’industrie du transport maritime courte distance.

MM. Jones et Terry ont témoigné en personne et en faisant une déclaration écrite dans le cadre de l’audience sur les « règles du transport maritime et leurs impacts sur la sécurité, la sûreté, les emplois et l’environnement » convoquée par le Sous-comité de la garde côtière et du transport maritime du Comité permanent des transports et des infrastructures. M. Jones a également présenté au Comité une autre proposition qui atteint les mêmes objectifs environnementaux que la nouvelle règle sans ses coûts prohibitifs.

La nouvelle règle dont il est question vise à limiter les émissions de soufre produites par les bâtiments qui naviguent à l’intérieur des 200 milles marins délimitant la zone de contrôle des émissions de l’Amérique du Nord (ZCE) en exigeant l’utilisation d’un carburant très cher à faible teneur en soufre. Mais les deux dirigeants estiment que l’EPA n’a pas tenu compte de l’industrie du transport maritime courte distance, dont les bâtiments naviguent presque exclusivement à l’intérieur de la ZCE, lorsqu’elle a formulé la politique. Le nouveau carburant coûte tellement cher, affirment-ils, que les expéditions de fret risquent d’être transférées à des moyens de transport beaucoup moins respectueux de l’environnement, en particulier le camion et le train. Pour le public, cela signifie davantage d’émissions atmosphériques côtières et de routes encombrées.

MM. Jones et Terry ont expliqué que la règle aura des répercussions profondément différentes sur les navires transocéaniques et de courte distance. Un bâtiment transocéanique navigant sur une voie internationale ne passera qu’une petite partie du trajet dans la ZCE et ne verra donc ses coûts augmenter que très légèrement du fait de la nouvelle norme sur le carburant. En revanche, la hausse des coûts sera nettement plus marquée pour les navires de courte distance qui se déplacent presque exclusivement à l’intérieur de la ZCE. L’EPA, qui a limité ses estimations à la navigation transocéanique, s’attend à une hausse de coûts d’à peine trois pour cent en raison de la nouvelle exigence sur le carburant. CSL et les autres acteurs du secteur du transport maritime courte distance pensent toutefois que les coûts liés au carburant vont plutôt grimper de 35 pour cent.

CSL a calculé que chaque navire verrait ses coûts de carburant augmenter en moyenne d’environ 815 000 $ par année, a expliqué M. Jones lors de son témoignage. Ils pourraient dépasser les 14 millions de dollars par année, rien que pour CSL.

Rod Jones, président et chef de la direction du Groupe CSL

Il a proposé à la place que l’exigence soit modifiée de façon à ne s’appliquer qu’aux navires sur courte distance tant qu’ils sont à moins de 50 milles nautiques du rivage. Ces navires, a-t-il expliqué n’ont pour ainsi dire aucun impact sur la qualité de l’air côtier une fois qu’ils sont à 50 milles au large. 

Cette révision va permettre de s’écarter de la règle unique actuelle pour s’aligner sur une approche scientifique qui atteint les mêmes objectifs en matière de protection de l’environnement.

Rod Jones, président et chef de la direction du Groupe CSL

Dans son témoignage, M. Jones a également soulevé des préoccupations environnementales, car la hausse prévue des coûts d’expédition destinée à couvrir la flambée des charges liées au carburant va se traduire par un recours accru à des moyens de transport plus économiques mais moins respectueux de l’environnement comme le camion et le train. Selon M. Jones, le transport maritime courte distance est « sept fois plus efficace que le camion et deux fois et demie plus efficace que le train ». À son avis, la dépendance accrue au transport par camion et par train va sûrement augmenter la pollution et la circulation, et avoir un impact environnemental globalement négatif.